La poule (Gallus gallus)
Dans le cadre d’un élevage de moins de 50 poules de plus de 30 jours (Article 153.1 du Règlement Sanitaire départemental (1) ), il y a une déclaration en mairie pour être informé des dispositifs de surveillance et de prévention de la grippe aviaire (2) à demander mais pas d’autorisation (avec dossier).
Les élevages doivent souvent être désinfectés et désinsectisés (article 26), et les litières doivent être évacuées aussi souvent qu’il est nécessaire (article 155) (1).
Toutefois, pour plus de détails, il faut se référer au règlement sanitaire départemental ainsi qu’au plan local d’urbanisme de votre mairie.
Il y a 3 points importants sur lesquels prendre des précautions : attention aux possibles nuisances sonores ; nuisances liées à l’odeur (évacuation des fumiers) ; et aux divagations (3, 4). Toute volaille qui s’enfuit dans les propriétés voisines ne cessent pas d’appartenir à son maître quoi qu’il l’ait perdu de vue.
Néanmoins, celui-ci ne peut plus les réclamer un mois après la déclaration qui doit être faite à la mairie par les personnes chez lesquelles ces animaux se sont enfuis.
1) Poulailler (5)(6)
L’adage que l’on peut avoir à l’esprit pour retenir les principes de bases de construction d’un poulailler est : « Simple, solide, confortable, sécurisé, facile et rapide à nettoyer ».
Voici quelques objectifs à remplir :
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2-3 poules par m²
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Ouverture principale côté sud surélevé : pour la prévention des parasites lucifuges !
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Aération : Trou de 10 cm de chaque côté en hauteur.
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Plancher hors sol : réduit l’humidité.
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n+1 pondoirs et perchoirs (25-30cm par poule) : le tout mobile et nettoyable !
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Litière pondoirs : Papier journal (si œuf cassé) + foin/paille/fougère
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Litière sol poulailler : Litière sans poussière et peu volatile (sable ou paille lin/chanvre) (épaisseur minimale 7 cm)
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Pour un poulailler sans pou rouge et prévenant les parasites internes, vous pouvez utiliser un poulailler en plastique facilement nettoyable et sans interstice : réservoir d’eau de pluie découpé ou modèle commercial.
Il faut garder en tête que la poule tolère mal les fortes chaleurs plutôt que le froid : le poulailler doit donc rester entre 5 et 29°C.
2) Parcours extérieurs
La poule est un animal qui dans la nature picore, gratte, se perche : elle doit donc disposer d’un espace extérieur pour gratter, se cacher et se percher (herbes, arbres et arbustes) (5).
Attention aux plantes toxiques (if, hortensia, morelle noire, houx, laurier rose, marronnier d’inde, muguet, rhododendron, ricin, troène).
Pour favoriser le bon renouvellement de l’herbe, il est recommandé une surface de 20-25 m² par poule.
L’habitat naturel de la poule est le sous-bois : les arbres font partie intégrante de son parcours, ils doivent être relativement proches pour permettre les déplacements à l’abri des prédateurs volants.
Un bac de sable ou de terre de diatomée doit être installé : il prémunit contre les parasites externes (6).
Une zone de Grit doit également être aménagée : l’ingestion de petits graviers permet la digestion mécanique des aliments.
Ce parcours extérieur est soumis aux prédateurs, vous pouvez aménager un « mini-parcours » (volière) sécurisé lorsqu’elles ne sont pas sous votre surveillance (nuit…) : protections anti-fouisseurs ; hauteur clôture 2 m et enterrée. Cela est aussi un atout en cas de confinement obligatoire (grippe aviaire).
3) Autres installations et biosécurité
Zone d’infirmerie et zone de quarantaine lors d’introduction de nouveaux individus à aménager. Elles doivent être séparées du reste de l’enclos (6).
Abreuvement
Les besoins journaliers sont en moyenne de 50 ml/kg, il est donc important de mettre suffisamment d’eau pour toutes les poules.
Eviter les eaux stagnantes : il existe des systèmes d’abreuvoirs en hauteur (20 cm (5) ) à pipette (moins de pertes et pas de contamination par faune sauvage (6)) ainsi que des abreuvoirs avec réservoir et receveur d’eau Tous ces abreuvoirs seront placés en hauteur (10 cm) pour éviter la contamination avec les fientes.
Privilégier eau du réseau / puits plutôt que l’eau de pluie.
Les poules préfèrent l’eau fraîche ! Il est donc important de la renouveler plus fréquemment en été pour qu’elles soient bien hydratées(5, 6).
Enfin, ¼ de la consommation hydrique a lieu 2h avant le coucher du soleil (6).
Nutrition
La poule est granivore-omnivore. (7)
En milieu naturel, la poule se nourrit d’herbe, d’insectes et de graines. (5)
Avec un parcours assez grand et diversifié, une poule trouvera des sources de protéines et de vitamines.
Pour éviter tout déficit nutritionnel, le mieux est une alimentation diversifiée (8).
Son alimentation doit être composée de 65% de glucides (céréales), de 20% de protéines (plantes protéagineuses : tourteaux, pois, lupins, lentilles et insectes), de 10% de lipides (plantes oléagineuses : colza, lin, tournesol), de minéraux et d’oligoéléments (8).
On peut avoir 2 façons de voir l’alimentation des gallinacées :
- La première est une vision scientifique, rigoureuse, le but est d’assurer les besoins nutritionnels de manière stricte et calculée : cette vision est compatible avec les races fragiles/exigeantes ou ultra-sélectionnées qui ont besoin d’un aliment concentré pour produire => Granulés 90%/Verdures/Insectes
=> Risques : obésité !
90 % Mélange Fermier ou complet industriel de céréales/graines (glucides, protéagineux, oléagineux)
+ Verdures ( Herbe à volonté + Légumes, fruits, épluchures, pissenlits…) (diminue de 30 à 40% la part des céréales dans la ration)(5, 6)
+ Compléments vitaminiques et minéraux (Source de calcium à disposition (os de sèche, coquille d’œuf/coquillage broyés), Orties séchées et en poudre, 2% de levure de bière [6] le tout sur l’alimentation humidifiée, insectes pour les vitamines)(5, 6)
- La seconde est une vision naturaliste, le but est d’assurer une base nutritionnelle (avec des aliments diversifiés) dans un environnement riche, se rapprochant du régime alimentaire dans la nature. L’aliment est distribué en plus petite quantité (ad libitum – 15%) et certains aliments sont choisis pour combler les éventuelles carences.
Cette vision est compatible avec des races rustiques, locales ou acclimatées. => Verdures/Mélange de graines germées ou non/Insectes/Huitres, seiche/Levures, orties…
→ Risques : Carences !
Dans un environnement parfois limité en herbe et en insectes, il faudra donc maintenir un apport journalier de verdures et privilégier un aliment complet !
Pour ce qui est des restes de tables, il est nécessaire de faire attention : aux aliments toxiques (pomme de terre, avocat, aliments moisis) et aux possibles corps étrangers (os)(7).
Dans tous les cas, l’aliment sera distribué dans un grand récipient en hauteur, protégé de la pluie et doit être stocké à l’abri de l’humidité ou des ravageurs. La poule a besoin de contact social à la mangeoire : il est donc important de fournir aux poules des mangeoires leur permettant de se nourrir à plusieurs individus en même temps ; donc 2 grosses mangeoires sera préférable à plusieurs petites dispersées dans le poulailler(5).
Il est important d’inclure ces aliments dans des structures qui vont compliquer son acquisition : ces enrichissements permettent d’assurer la stabilité physique et mentale de votre animal. En d’autres termes, ils sont les garants du bien-être. Votre poule sera obligée de travailler, de réfléchir pour obtenir sa nourriture, afin d’exprimer son répertoire comportemental complet (11).
La vaccination doit être discutée avec votre vétérinaire : elle dépend des maladies présentes sur votre territoire, de l’espèce ainsi que du contexte épidémiologique de votre élevage. (10)
Aucune vaccination n’est obligatoire hors commerce et exposition (Newcastle 30j avant). (6)
Les parasites externes sont à surveiller, il a un traitement seulement en cas de présence excessive !
La vermifugation est recommandée surtout chez les jeunes, toutes les 2 semaines jusqu’à 12 semaines d’âge ; les adultes sont surveillés par coproscopie au moins deux fois par an (avant l’hiver et avant la période de reproduction au printemps). (11)
1) Entretien du poulailler
Nettoyage quotidien grossier + Changement de litière toutes les 1-2 semaines(6)
2) Entretien des poules
Surveillance Poux rouges / Poux Mallophages
Qualité Plumes (acides aminés soufrés)
3) Entretien et surveillance des clôtures
Longévité : une dizaine d’année.
Points importants à surveiller :
- Comportement (mobile, changement d’habitude…)
- Aspect des fientes
- Appétit
- Contenu du jabot : plein, vide, distendu
1. Circulaire du 10 août 1984 relative au titre VIII du règlement sanitaire départemental type : prescriptions applicables aux activités d’élevage et autres activités agricoles. [en ligne]. [Consulté le 27 décembre 2022]. Disponible à l’adresse: https://aida.ineris.fr/reglementation/circulaire-100884-relative-titre-viii-reglement-sanitairedepartemental-type
2. Arrêté du 24 février 2006 relatif au recensement des oiseaux détenus par toute personne physique ou morale en vue de la prévention et de la lutte contre l’influenza aviaire. [en ligne]. [Consulté le 20 décembre 2022]. Disponible à l’adresse: https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000268650
3. Article L211-4 du Code rural de et la pêche maritime. [en ligne]. [Consulté le 27 décembre 2022]. Disponible à l’adresse: https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000035510413
4. Article L211-5 du Code rural de et la pêche maritime. [en ligne]. [Consulté le 27 décembre 2022]. Disponible à l’adresse: https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000044233368
5. USSERY, H. (2022). The small-scale poultry flock : an all-natural approach to raising and breeding chickens and other fowl for home and market growers. Revised edition. White River Junction : Chelsea Green Publishing. 432 p. ISBN 978-1-64502-101-8.
6. HUSSON, H. (2022). Élever des poules : des alliées vers l’autonomie. Paris : Ulmer, 2022. 128 p. Résiliences. ISBN 978-2-37922-234-4.
7. DEVAUX, L. (2022). Dossier : la poule de compagnie. Point vétérinaire. Vol. 53, n° (428), pp. 20‑44. 8. SAVOYET, F. (2018). Guide pratique de consultation de la poule (Gallus gallus), nouvel animal de compagnie. Thèse de doctorat vétérinaire. Lyon : Université Claude-Bernard - Lyon I. 225 p.
9. POLAND, G. et RAFTERY, A. (2019). BSAVA manual of backyard poultry medicine and surgery. Quedgeley : BSAVA. 368 p. ISBN 978-1-905319-43-5.
10. LINSART, A. (2022). AFVAC - Proceedings du Congrès du Groupement d’Etude des Nouveaux Animaux de Compagnie 2022 De la crête au pompon. Mulhouse, 06-08/11/22. 121 p. 11. LINSART, A. (2022). Transcender la roue du hamster, ou l’enrichissement du milieu chez les NAC. In : AFVAC - Proceedings du Congrès du Groupement d’Etude des Nouveaux Animaux de Compagnie : De la crête au pompon. Mulhouse, 8 novembre 2022. pp. 116‑119.
12. GREENACRE, C. et MORISHITA, T. (2021). Backyard poultry medicine and surgery : a guide for veterinary practitioners. Second edition. Hoboken : Wiley-Blackwell. 662 p. ISBN 978-1-119-51175-5.
13. LLOYD, C. (2003). Control of nematode infections in captive birds. In Practice. 1 avril 2003. Vol. 25. DOI 10.1136/inpract.25.4.198.